mercredi 24 novembre 2010

:: Etre communiste aujourd'hui #3

Extrait de Lutte de classe [été 2007], la revue théorique mensuelle de l'Union Communiste Internationaliste (UCI) :

"Pour œuvrer à supprimer le capitalisme, il faut être socialiste, communiste et révolutionnaire, et pour cela, s'employer à construire des partis réellement révolutionnaires. Comme la seule classe révolutionnaire est le prolétariat, c'est-à-dire les travailleurs, qu'ils soient jeunes ou vieux, on ne peut pas s'adresser spécifiquement aux idées de la jeunesse lorsqu'elles ne sont pas celles-là. On ne peut pas leur parler d'écologie, d'altermondialisme, en un mot parler seulement leur langage dans l'espoir qu'ultérieurement, ils deviendront des militants révolutionnaires.

D'ailleurs, les travailleurs, même salariés, ne sont pas une classe absolument homogène. Dans le passé, on distinguait les « cols blancs » des « cols bleus », selon une expression anglaise, pour désigner les employés ou les ouvriers. Cette distinction existe encore en grande partie, bien que ces catégories se soient beaucoup interpénétrées et que, souvent, dans un même couple, la femme soit employée et l'homme, travailleur manuel. Mais il y a les « petits chefs », les cadres petits et grands, les techniciens ou les ingénieurs. Toutes ces couches sont plus ou moins proches de la petite bourgeoisie et plus ou moins influencées par l'idéologie ou la morale sociale de la bourgeoisie. Elles évoluent vers celle-ci ou vers la classe ouvrière, selon les circonstances, en isolant parfois les travailleurs les moins rétribués ou, au contraire, en s'associant à eux contre le patronat. L'idéologie, la conscience de beaucoup de ces couches est fluctuante, et les salariés du bas de l'échelle ne sont pas à l'abri des idées perverses, xénophobes ou racistes. C'est dire que le rôle principal d'un parti réellement révolutionnaire, son activité, son utilité, sont aussi de défendre la conscience sociale, la conscience de classe, au sein de toutes les catégories du monde du travail et, plus particulièrement, des plus exploitées et des moins cultivées.
Pour être des militants révolutionnaires, il faut une conscience, des convictions sociales qui se placent du point de vue de la classe ouvrière, la classe dont les intérêts politiques et sociaux sont fondamentalement opposés à ceux de la bourgeoisie. Même et encore plus si l'on est un intellectuel.
Un militant doit être le plus cultivé possible, connaître et comprendre l'histoire des sociétés, comprendre et avoir une claire vision de la transformation radicale de la société actuelle. C'est nécessaire pour construire des partis révolutionnaires constitués de militants compétents, dévoués à cette idée et prêts à avoir une solidarité de parti telle que les décisions, les choix qui peuvent être faits dans la préparation de la lutte soient exécutés par tout le monde comme par une armée, mais une armée sans hiérarchie, où la discipline est un choix volontairement consenti. Pour cela, il faut, nécessairement, des idées et une volonté communes.

Évidemment, il ne faut pas que cela se transforme en dictature d'un appareil. Il faut une démocratie totale au sein du parti. C'est pourquoi il faut recruter des militants formés, cultivés et conscients, aptes à juger et aptes à décider, c'est-à-dire créer des partis dont actuellement les jeunes ne veulent pas".

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