lundi 3 novembre 2008

:: ne se faire aucune illusion sur Obama

Le monde des communications est en perpétuelle mutation, mais les illusions et toutes les formes d'obscurantisme se portent à merveille. A vrai dire, il n'y a pas de contradiction : là où le capital ne rencontre pas vraiment d'obstacles sociaux, il n'y a pas vraiment de raison que les connaissances accomplissent d'immenses progrès ou que les moyens d'informations favorisent et nourrissent une réflexion véritablement critique sur l'ordre sociale. Aussi, la gauche en France considera-t-elle avec intérêts l'opinion du cuistre Attali, les mêmes iront jusqu'à considérer Royal comme une militante en faveur du monde du travail, certains iront jusqu'à soutenir qu'il est possible de moraliser le capitalisme tout en acceptant la régle du marché, de l'exploitation et de la spéculation, etc.

Mais le plus surprenant, aujourd'hui, à mes yeux, c'est l'enthousiasme avec laquelle nombreux sont ceux qui - et dans la blogosphère en particulier - se sentent tous émoustillés par l'obamania ambiante. Alors qu'il n'y a vraiment pas de quoi pavoiser : Obama est pour la peine de mort, défend le commerce libre des armes, inspire le New-York Times et BHL ; il a Sarkozy pour modèle et fait rêver Wall Street ; pire, il a trouvé le moyen de faire fantasmer le PS !... D'autres racontent même, sans rire, qu'il est "un homme de gauche, notamment par ses ambitions redistributrices sur le plan social" alors qu'il ne sera, sans doute, qu'un président soucieux, à l'instar de ces prédécesseurs -- le démocrate Clinton, par exemple, qui a privatisé les services sociaux à tour de bras --, soucieux de défendre résolument les profits du capital dans son pays comme dans le reste du monde. Quitte à alimenter des guerres dans cette perspective. Quitte à rendre le monde toujours un peu plus pourri. Imaginer le contraire, c'est prendre un produit du storytelling pour la réalité...

Je vous livre ici quelques articles qui ont le mérite de remettre Obama à sa place : du côté de ceux dont les partisans d'un monde meilleur n'ont strictement rien à attendre :


4 commentaires:

jcfrog a dit…

ah, un peu de contradiction, ça ne fait pas de mal! :)
reste que quelque soit la réalité d'Obama, sa victoire serait symboliquement très importante. Et les symboles, ça compte.

Planif a dit…

C'est avec des conneries comme cela qu'on se paie Sarkosy

LL a dit…

Je suis en partie d'accord avec toi, jc. Le pb, c'est qu'à force de se contenter des symboles (un métis à la tête des EU), on oublie l'essentiel. On s'y rattache parce que ça rassure (et ça fait du bien, c'est vrai, après Bush), mais ça ne change rien véritablement.
Le pire, c'est qu'on est dans une période où les symboles, et a fortiori les plus sympas, ont de grandes chances d'être utilisés pour faire passer plus facilement les pires saloperies. Qui elles, sur le plan social, sont bel et bien réelles.
Et Wallstreet le sait bien, qui aimerait bien éviter que la crise ne débouche sur des explosions sociales...

jeandelaxr a dit…

Politique rime toujours avec déception, de toute façon, voir mon billet du jour et l'étude de mon pote Yannis.