lundi 2 février 2009

:: Diderot : l’idéalisme est “absurde”

Diderot, à propos de Berkeley :

« On appelle idéalistes ces philosophes qui, n'ayant conscience que de leur existence et des sensations qui se succèdent au-dedans d'eux-mêmes, n'admettent pas autre chose : système extravagant qui ne pouvait, ce me semble, devoir sa naissance qu'à des aveugles ; système qui, à la honte de l'esprit humain et de la philosophie, est le plus difficile à combattre, quoique le plus absurde de tous »

[in Lénine, Matérialisme et empiriocriticisme, 1908]

:: La pensée de l’« homme des lumières »

L’idéaliste est convaincu que les opinions gouvernent le monde. Plekhanov précise, cité par Lénine dans ses Cahiers philosophiques :

"si les « opinions » sont la cause la plus profonde du mouvement social, les circonstances dont dépend l’évolution future de la société se rapportent principalement à l’activité consciente des hommes, la possibilité d’une influence pratique sur cette activité est conditionnée par la plus ou moins grande aptitude à penser logiquement et à assimiler les vérités nouvelles découvertes par la philosophie ou la science. Mais cette capacité dépend elle-même des circonstances. dès lors, l’idéaliste rallié à la vérité matérialiste suivant laquelle le caractère et aussi , bien entendu, les opinions de l’homme dépendent des circonstances, tombe dans un cercle vicieux : les hommes dépendent des circonstance et les circonstances dépendent des opinions. Sur le plan théorique, la pensée de l’ « homme des lumières » ne s’est arrachée à ce cercle vicieux. Dans la pratique, la contradiction était résolue d’habitude par un appel vibrant à tous les esprits pensants, indépendamment des circonstances dans lesquelles ces gens vivaient et agissaient".

[Cahiers philosophiques, 486-487]