mercredi 18 mars 2009

:: Le 18 mars 1871 commençait la Commune de Paris

Il y a 118 ans, le 18 mars 1871, tandis qu'Adolphe Thiers, chef du gouvernement provisoire de la République, s'enfuiyait à Versailles avec tous les corps constitués, commençait la Commune : les artisans, ouvriers et femmes du peuple prenaient le pouvoir à Paris. 

"Le Comité central de la Garde nationale prit alors les choses en main. Il décida de relever le défi, d'assurer le ravitaillement et de diriger la cité jusqu'à l'organisation d'élections de nouveaux représentants à la tête de la Commune. Lors de ces élections, le 26 mars, de nombreux militants connus pour leurs idées révolutionnaires furent élus. Pendant les deux mois de liberté qui allaient suivre, une intense vie démocratique anima les quartiers, la population intervint librement dans les clubs. Les services publics (postes, monnaie, éclairage, pompiers, santé) furent réorganisés grâce au bon sens et au dévouement des volontaires. 

Les propositions des élus de la Commune indiquèrent clairement la direction choisie : le premier décret supprima l'armée permanente pour la remplacer par le peuple en armes. Les policiers passaient désormais sous le contrôle de la population et étaient révocables à tout instant comme tous les délégués investis d'un mandat impératif. Tous les fonctionnaires, des membres de la Commune jusqu'au bas de l'échelle, devaient être rétribués au niveau d'un salaire d'ouvrier. La séparation de l'Eglise et de l'Etat fut décrétée ainsi que la suppression du budget des cultes. Sur le plan économique, la Commune décida, entre autres, un moratoire sur les loyers impayés et la réquisition des logements et des ateliers abandonnés. De nombreuses commissions réfléchirent à un enseignement nouveau, laïc et gratuit, ouvert à tous et notamment, ce qui était nouveau, aux filles, et à la création d'écoles professionnelles. 

Malheureusement, entièrement absorbés par l'élaboration de cette vie nouvelle, les Communards négligèrent des moyens de défense importants. Ils se refusèrent par exemple à prendre en otage l'or déposé à la Banque de France au nom d'un légalisme formel, hors de propos, alors qu'en face, Thiers et ses mercenaires ne s'embarrassaient guère du respect des règles" (LO n°1710). 

Fin mai, soit deux mois après la prise de pouvoir, la Commune sera écrasée par la démocratie bourgeoise. Les troupes gouvernementales ne feront pas dans le détail : les insurgés seront massacrés en masse (plus de 20 000 morts).

Pour se documenter sur cette insurrection, voici quelques liens :

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