vendredi 13 novembre 2009

mardi 10 novembre 2009

:: "Socialisme ou barbarie" [Barta 1944] : un texte marxiste essentiel...



Certes, aujourd'hui, après les défaites subies par la classe ouvrière, et dans les conditions terribles que nous impose la bourgeoisie [...], la majorité des travailleurs a perdu l'habitude de se préoccuper directement et systématiquement de ses intérêts de classe...

lundi 9 novembre 2009

"La chute du Mur de Berlin, ce n'était pas l'écroulement du communisme" http://post.ly/BflX

:: de la fin des "Démocraties populaires"...

Les événements au travers desquels les Démocraties populaires ont disparu en tant que telles dans le courant de l'année 1989 - quelques mois plus tard en Albanie - ont été divers et variés. Mais leur concomitance ne devait rien au hasard.
C'est la mainmise soviétique qui a façonné les États dans ces pays et qui y a uniformisé les structures sociales et le fonctionnement de l'économie. Le caractère dictatorial de leurs régimes ne venait pas seulement de l'influence de la bureaucratie soviétique car la plupart de ces pays étaient déjà des dictatures ou des semi-dictatures avant la guerre. Mais c'est en raison de cette influence qu'ils étaient dirigés par des partis plus ou moins uniques se prétendant "socialistes" ou "communistes". Dans la plupart de ces pays, l'étatisme économique était déjà assez fort avant la mainmise soviétique - il fallait bien pallier la débilité de la bourgeoisie locale - mais c'est sous l'influence soviétique que l'étatisme fut poussé jusqu'au bout dans l'industrie, voire dans l'artisanat, que l'agriculture fut collectivisée, mise à part la Pologne, et que la planification fut instaurée.
C'est la bureaucratie soviétique et son armée qui constituaient le principal garant des régimes contre leurs propres peuples... mais aussi, contre toute tentative d'infidélité de ces régimes à l'égard de ce "protecteur" dont les plus pro-soviétiques des satrapes locaux trouvaient la protection trop lourde et dont tous les États aspiraient à se débarrasser depuis longtemps. Pesant de moins en moins avec l'usure du temps, la mainmise de la bureaucratie soviétique sur les pays de l'Est resta déterminante pour la survie des régimes des Démocraties populaires durant quarante ans (même si, dans le cas de l'Albanie et, dans une certaine mesure, de la Roumanie, l'influence de Moscou s'exerçait de façon moins directe et plus complexe).
Il a suffi que la crise du pouvoir en Union soviétique amène Gorbatchev à abandonner ces régimes à leur sort pour que les Démocraties populaires tombent les unes après les autres, comme des châteaux de cartes. Mais autant le facteur déclenchant de la série des événements de 1989 se trouvait à Moscou, autant la balle n'a pu être reprise au bond, partout, que parce que les États de ces pays y étaient déjà disposés, que leurs sociétés y aspiraient et que leurs dirigeants préparaient déjà les modalités de ces changements.
Au moment de ces événements, il était à la mode de parler de révolution. Passons sur l'égarement de ceux qui, même dans l'extrême gauche, employaient le mot en lui donnant son sens de "révolution populaire", sinon "prolétarienne". C'était stupide car, même si dans certains pays - et même pas dans tous ! - le changement de régime s'est accompagné d'une certaine mobilisation, celle-ci n'a pas plus été une révolution que ne l'avait été, dans le sens inverse, le coup de Prague de 1948.
Accompagné de mobilisation ou pas, le changement a été entièrement dirigé et pour l'essentiel contrôlé d'en haut. Nulle part la classe ouvrière n'a été en tant que telle partie prenante, elle n'a été que spectatrice regardant cette évolution plutôt avec sympathie, tant les régimes qui étaient en place auparavant étaient des dictatures anti-ouvrières. Ce qu'ils ont montré, bien des fois dans le passé, de façon sanglante, de 1953 à Berlin à 1981 en Pologne, en passant par 1956 à Budapest ! En outre, le caractère dictatorial de ces régimes semblait découler de leur subordination à l'Union soviétique. Et il y avait un consensus général pour souhaiter la fin de cette subordination.
Sur le moment, il paraissait aux travailleurs qu'ils n'avaient rien à regretter, même sur le plan social. Ils ne pensaient ni à l'éventualité du chômage, ni à celle de la disparition de la protection sociale. Ils espéraient en revanche des boutiques pleines et un niveau de vie se rapprochant de celui de l'Occident, y compris pour la classe ouvrière. La promesse de liberté occultait d'autant plus le reste que ce qui, dans les Démocraties populaires, limitait le droit des bourgeois à l'enrichissement, n'a nulle part été une conquête de la classe ouvrière, mais a été partout ressenti comme imposé de l'extérieur et que l'égalitarisme officiellement prôné apparaissait de toute façon hypocrite, tant les dignitaires du régime étaient visiblement "plus égaux que les autres". En outre, en 1989, c'est la petite bourgeoisie qui a imposé partout sa propre conception de la liberté, laquelle comportait tout naturellement la liberté d'entreprendre et de s'enrichir, ce qui semblait former un tout.
La transition, en 1989, oui. Le bouleversement, sûrement pas ! Même pas sur le plan politique ! Oh, certes, il y a eu un changement brusque dans la phraséologie. Le "communisme", l'"amitié soviétique" ont disparu du langage de ceux-là même qui faisaient le plus grand usage de tels termes, et cela pratiquement du jour au lendemain, pour être remplacés par des hymnes à la propriété privée et à la libre entreprise. Dans les rayons spécialisés des librairies, les oeuvres de Marx et de Lénine disparurent pour être remplacés par des ouvrages religieux.
Mais il n'y eut guère de changements en profondeur.
Un des problèmes majeurs, aussi bien de la couche dirigeante locale que de la bourgeoisie internationale, a été précisément de liquider des régimes dictatoriaux sans toucher aux appareils d'État qui en avaient été les instruments. Il s'agissait de faire en sorte que la police, l'armée, la justice, de "communistes" deviennent capitalistes sans que les masses soient tentées de s'en mêler, ne fût-ce que pour se venger des coups antérieurs. Au plus fort de leurs rivalités pour les postes et les positions, les coteries politiques diverses - issues des clans différents des ex-PC ou hostiles aux PC - ont partout fait preuve d'une prudence extrême sur ce terrain.
A plus forte raison, il n'y pas eu, dans les pays de l'Est, de rupture sociale mais une accélération de cet accroissement des inégalités sociales, déjà largement engagé avant le changement de régime. La couche privilégiée, issue de la "nomenklatura" de l'État ou de la petite bourgeoisie et qui dominait déjà la société, continua à la dominer, intégrant dans ses rangs des gens de la vieille bourgeoisie, celle d'avant les années cinquante, et qui avaient retrouvé certaines de leurs propriétés ou qui rentraient de l'émigration.
Avant même l'instauration de régimes plus ou moins contrôlés par l'Union soviétique, en Europe centrale et orientale, la bourgeoisie était globalement plus faible dans l'ensemble de ces pays qu'en Occident. Cela tenait à l'arriération plus ou moins prononcée de ces pays - avec des écarts considérables entre la Tchécoslovaquie à une extrémité et l'Albanie à une autre - et au poids du capital impérialiste, notamment allemand, dans la plus ou moins faible économie de ces régimes. Les coups successifs de l'occupation allemande (ou italienne), des destructions dues à la guerre, de l'entrée des troupes soviétiques, ont chaque fois entraîné des vagues de dépossession ou de migration vers l'Occident, rendant les déjà faibles bourgeoisies nationales encore plus exsangues.
La rupture entre les deux blocs à partir de 1947, la guerre froide déclenchée par les États-Unis et la réplique de l'Union soviétique transformant sa zone d'occupation en glacis politique et militaire, ont été les derniers en date de ces coups. Les armées soviétiques qui, au sortir de la guerre, avaient remis en place dans leurs zones d'occupation, les anciens appareils d'État bourgeois, plus ou moins rafistolés, plus ou moins truffés de membres des partis staliniens, œuvraient pour le retour de la bourgeoisie et le redémarrage de l'économie sur une base bourgeoise. Elles changèrent brusquement d'attitude avec la guerre froide. La bourgeoisie apparut alors comme une menace pour la mainmise soviétique sur l'Europe de l'Est. Ce qui restait de la bourgeoisie grande et petite d'avant et qui n'avait pas encore été touché par les nationalisations antérieures fut dépossédé. Ceux qui pouvaient le faire partirent.
Au début des années cinquante, l'ancienne bourgeoisie semblait avoir disparu des Démocraties populaires. En tout cas, la grande bourgeoisie. Quant à la petite, elle fut elle-même atteinte par les nationalisations successives, par la collectivisation forcée, par la pression pseudo-égalitaire de la dictature qui ne semblait avoir laissé comme couche privilégiée que la nomenklatura des serviteurs de l'État.
Mais les États nationaux, eux, ne disparurent pas. Ce sont eux qui sauvegardèrent la possibilité d'une évolution bourgeoise pour ces pays. Vers l'extérieur d'abord : ces appareils d'État, contrôlés, surveillés par la bureaucratie soviétique, se révélèrent cependant comme les principaux facteurs de résistance à la mainmise soviétique.
Vers l'intérieur aussi et d'abord contre leurs propres classes ouvrières. Si aujourd'hui la bourgeoisie hongroise s'approprie bruyamment l'insurrection de 1956, en faisant de l'anniversaire de son déclenchement une fête nationale, elle n'est pas fâchée en son for intérieur de ce que l'armée soviétique ait écrasé l'insurrection, liquidé les conseils ouvriers et brisé la classe ouvrière pour toute une période historique.
Et, sur le plan économique, les quarante ans d'étatisme imposé par la bureaucratie soviétique n'ont pas que des aspects négatifs pour la bourgeoisie d'aujourd'hui. C'est grâce à cet étatisme que ces pays ont connu pendant trois décennies un taux de développement relativement élevé et que certains d'entre eux - la Bulgarie, par exemple - de pays quasi exclusivement agricoles sont devenus des pays industriels. En outre, bien que la grande propriété semi-féodale eût été liquidée et la réforme agraire réalisée avant l'instauration du système de parti unique au profit des partis staliniens, cela fut tout de même accompli en Hongrie, comme en Pologne ou en Roumanie, sur l'ordre de l'armée d'occupation de la bureaucratie soviétique. Et cela alors que la bourgeoisie de ces pays n'avait pas été capable dans le passé de liquider l'aristocratie foncière là où elle existait, cette aristocratie foncière qui lui portait pourtant de l'ombre et l'écrasait, avant la guerre, de sa domination sociale.
Les anciennes bourgeoisies avaient été expropriées ; elles ne tardèrent pas à être remplacées par une nouvelle couche privilégiée qui, une fois terminées les quelques années d'égalitarisme bureaucratique des années cinquante - égalitarisme d'ailleurs tout relatif - émergea un peu partout dans les pays de l'Est. Une couche, constituée de hauts fonctionnaires du parti et de l'appareil d'État, de dignitaires politiques et des chefs d'entreprises nationalisées mais aussi de cette frange de la petite bourgeoisie, culturelle, scientifique ou sportive, que le régime tolérait et qui disposait de magasins spéciaux, de villas et de limousines.
Mais, dans certaines des Démocraties populaires, c'est une authentique bourgeoisie d'affaires qui a fini par se constituer dans les interstices de l'économie d'État, en parasitant souvent celle-ci : principalement dans le commerce ou dans l'agriculture.
En Hongrie ou en Pologne, où la petite bourgeoisie eut assez tôt pignon sur rue, elle s'est mélangée à l'autre composante de la couche privilégiée, aux hauts dignitaires de l'État ou du parti stalinien, aux notables "communistes" des administrations, à la tête de féodalités locales ou régionales, aux managers des entreprises d'État. Cette partie-là de la couche dirigeante devait sa position à la présence de l'armée soviétique. Elle n'en rêvait pas moins d'émancipation, quitte à se fondre avec la petite bourgeoisie traditionnelle, ancienne ou nouvelle. C'est l'ensemble de cette couche privilégiée qui aspirait aux changements qui finirent par se produire en 1989.

[Extrait de Lutte de Classe 12, janvier-février 1985]

vendredi 30 octobre 2009

:: Nomertin, LKP : "Nous ne nous mettrons jamais à genoux !"

Transcription de l'intervention de Jean-Marie Nomertin (LKP, Combat Ouvrier, CGTG) au meeting International du LKP (20 octobre 2009) avec des invités membres des Collectifs de Martinique (K5F) & de Guyane (FPAG) :


Bonjour à tous, les camarades, les chômeurs de la Guadeloupe, les actifs et les retraités, les camarades de la Martinique et les syndicats.

Suite à la réunion du mercredi 14, le préfet a voulu nous empêcher de rentrer dans la salle.

Mais nous avons pu faire entrer 5 personnes de notre délégation et le préfet a eu le malheur de rentrer le dernier dans la salle et a voulu me serrer la main, à ce moment j’ai refusé en lui disant que je n’étais pas son ami : de cela, je suis fier. Et encore plus fier d’être là ce soir avec vous pour vous parler des « contrats aidés ».

Le préfet a dit certaines choses à cette réunion, les médias, eux, ont dit que les choses s’étaient bien passées, il n’en est rien, le dialogue social est rompu. Beaucoup de choses pour ne rien dire, rien de concret.

En ce qui concerne les contrats aidés, le préfet nous a dit qu’une délégation composée d’un sous-préfet et de deux directeurs du pôle emploi viendraient pour rencontrer les contrats aidés et que lui-même serait présent à cette réunion pour régler cette affaire .

Nous avons constaté que c’est un grand menteur, un très grand menteur. Non seulement il est parti à Bruxelles, mais ils ont annulé la réunion !

A cette réunion, les contrats aidés auraient dû rencontrer le Conseil général et le Conseil régional, nous le leur avions dit et ils ne nous ont pas écoutés. [la phrase n’est pas claire]

Mes camarades, lorsqu’ils disent que le LKP ET l’UGTG sont des trouble-fêtes et des fauteurs de troubles, ils nous cherchent ! Ils vont nous trouver ! Nous devrions leur montrer que nous sommes solidaires de nos compatriotes et c’est dans ce but que nous devrions nous rassembler demain à la sous-préfecture pour avoir les réponses aux questions que nous posons ! Il est inadmissible qu’il y ait tant de misère et de souffrances dans ce pays.

Nous appelons les camarades du Club Med à venir manifester avec nous, car eux aussi ont besoin de soutien en ce moment. Actuellement, le Club Med a perdu plus de 20 millions d’euros à la bourse , mais cela n’empêche pas deux charognards de s’en mettre plein les poches. Bernard Tapie et Christian Odidgier ont réalisé tous les deux de très belles opérations financières sur le dos du Club Med, ce qui leur a rapporté 2 millions d’euros à l’un et 3 millions à l’autre ! Tout cela sous l’égide du fils de Valéry Giscard d’Estaing, car il a fait une augmentation de capital au bon moment pour ces messieurs, ce qui leur a permis de payer moins cher les actions en bourse du Club.

Et maintenant, ils veulent nous faire travailler 21 heures par semaine au lieu de 34, cela a pour conséquence de changer la donne pour les retraites, les allocations chômage et les contrats aidés.

L’an dernier, le Club valait 270 millions, maintenant c’est 450 millions.

Qu’ils mettent cet argent sur la table au lieu de le mettre dans leur poche !

Ce n’est pas à nous de nous sacrifier pour eux, et c’est pour cette raison que nous soutenons les camarades du Club Med.

Il est inadmissible d’avoir obtenu une augmentation de salaire et que pour la percevoir, nous devions fournir autant de papiers administratifs ! Car aux patrons, on ne leur demande rien. Total et les banques ont eu tout ce qu’ils voulaient sans rien en échange.

Tous ensemble pour réclamer notre dû !

Nous avons signé un accord sur une augmentation de salaire de 200 euros net, l’article n° 2 de l’accord Pineau.

Notre camarade n’est pas mort pour rien, cela l’Etat doit le savoir et surtout ne pas l’oublier. C’est un accord historique et nous nous battrons car l’Etat est responsable de la mort de notre camarade ! C’est eux qui n’ont pas voulu de l’UGTG et du collectif du LKP aux négociations et vous savez ce que cela a entraîné !

Tous ces patrons qui ne veulent donner que des miettes doivent savoir que nous nous battrons jusqu’au bout !

Mr Lurel [président du Conseil régional, PS, #gauache_patronale] doit s’en prendre à eux et pas à nous. Elie [Domota] le lui a déjà dit mais nous le répétons, nous irons plus loin s’il le faut.

Nous ne nous mettrons jamais à genoux !

Merci à Max pour la transcription !

dimanche 20 septembre 2009

:: Les lettres de Rosa Luxemburg


La lecture d'Anouk Grinberg de lettres de Rosa Luxemburg sera diffusée sur France-Culture le 27 septembre 2009



dimanche 24 mai 2009

:: Bienvenue au Bongoland ! [audio]

Ou comment Omar Bongo écrase son peuple depuis 42 ans avec le soutien actif et la bénédiction sans réserve de la France.


Les dénonciations virulentes de la françafrique sont, en effet, suffisamment rares sur nos ondes institutionnelles pour qu'une émission aussi sincère contre la Françafrique ne soit pas saluée et encouragée...

En espérant que Val ne décide pas de mettre fin à un des rares programmes d'investigation, avec Là-bas si j'y suis, qui refusent encore de servir la soupe aux possédants et à leur personnel politique...

mardi 24 mars 2009

:: Les directions syndicales travaillent pour qui ?

Les centrales syndicales en France, si l'on excepte peut-être le syndicat Sud, s'emploient actuellement à neutraliser le mécontentement qui s'est exprimé lors des deux dernières journées de manifestations et de grève générale, les 29 janvier et 19 mars 2009.

Il s'agit pour elles, de toute évidence, d'empêcher que les travailleurs en France, à l'instar des travailleurs de Guadeloupe, de Martinique et de La Réunion, organisent, sur des revendications claires, un mouvement de grève générale reconductible... et victorieux.

Pour le moment, ils réussissent leur coup : l'ensemble des salariés en colère sont réduits à des mouvements isolés, fractionnés et sans lendemain. Qui plus est, une seule date de mobilisation générale est prévue : celle du rituel Premier mai, jour férié, fête du travail. Une date de principe, une date qui fait déjà pouffer le MEDEF et Mme Parisot...

Malgré les interrogations qui s'expriment ici ou là contre ce sabotage, il se pourrait donc bien que les dirigeants syndicaux parviennent à "désarmer la radicalité" et à éviter "l'explosion sociale" tant redoutée par le patronat et le gouvernement...

Pour comprendre cette situation enrageante, je vous propose ici l'extrait d'un texte paru dans la revue communiste (trotskyste) Lutte de Classe en mai 1987 dans lequel l'auteur explique les raisons pour lesquelles, fondamentalement, les travailleurs ne doivent plus faire confiance aux dirigeants des bureaucraties syndicales :

"Un des problèmes majeurs qui se posent aux travail leurs conscients et, par voie de conséquence, aux révolutionnaires est que, dans les pays les plus industrialisés, les syndicats sont devenus des organismes officiels de plus en plus intégrés à la société bour geoise. Interlocuteurs institutionnalisés de l'Etat et des patrons, ils siègent dans maints comités, conseils, commissions, et autres appendices des Etats, ils sont gestionnaires directs ou associés d'organismes sociaux. Tout ceci leur procure des postes, des moyens, un poids social et des possibilités matérielles qui les rendent de plus en plus indépendants des travailleurs et de plus en plus dépendants de la bourgeoisie et de son Etat.
Quels que soient le nombre de leurs syndiqués, la façon dont sont recueillies les cotisations, les modalités même du fonctionnement syndical, il y a dans tous les pays, où existe un syndicalisme légal, une constante : les syndicats fonctionnent comme des appareils bureaucratiques ayant leurs propres intérêts, de plus en plus coupés de la base ouvrière, à laquelle les rattachent, seuls, les délégués d'atelier ou d'usine.
Ils sont donc en voie de conséquence devenus les agents de l'Etat bourgeois dans le monde du travail. Cela apparaît de façon claire en période de crise économique : non seulement les syndicats sont incapables d'impulser les combats nécessaires à la défense des travailleurs, mais ils acceptent de fait l'austérité quand il n'en sont pas les propagandistes et les acteurs comme on le voit dans le cas des Etats-Unis où ils ont accepté de signer des accords comportant des baisses de salaires".

Pour compléter cette lecture, vous pouvez également écouter la dernière série d'émissions de Daniel Mermet sur la mobilisation du 19 mars, notamment celle-ci dans laquelle on peut entendre des militants syndicaux prêts à un long combat, si nécessaire, contre le capital et ses représentants politiques. Des militants qui sont, on le comprend, particulièrement dubitatifs sur la politique de leur direction...

"Organiser le pessimisme" disait Walter Benjamin...

mercredi 18 mars 2009

:: Le 18 mars 1871 commençait la Commune de Paris

Il y a 118 ans, le 18 mars 1871, tandis qu'Adolphe Thiers, chef du gouvernement provisoire de la République, s'enfuiyait à Versailles avec tous les corps constitués, commençait la Commune : les artisans, ouvriers et femmes du peuple prenaient le pouvoir à Paris. 

"Le Comité central de la Garde nationale prit alors les choses en main. Il décida de relever le défi, d'assurer le ravitaillement et de diriger la cité jusqu'à l'organisation d'élections de nouveaux représentants à la tête de la Commune. Lors de ces élections, le 26 mars, de nombreux militants connus pour leurs idées révolutionnaires furent élus. Pendant les deux mois de liberté qui allaient suivre, une intense vie démocratique anima les quartiers, la population intervint librement dans les clubs. Les services publics (postes, monnaie, éclairage, pompiers, santé) furent réorganisés grâce au bon sens et au dévouement des volontaires. 

Les propositions des élus de la Commune indiquèrent clairement la direction choisie : le premier décret supprima l'armée permanente pour la remplacer par le peuple en armes. Les policiers passaient désormais sous le contrôle de la population et étaient révocables à tout instant comme tous les délégués investis d'un mandat impératif. Tous les fonctionnaires, des membres de la Commune jusqu'au bas de l'échelle, devaient être rétribués au niveau d'un salaire d'ouvrier. La séparation de l'Eglise et de l'Etat fut décrétée ainsi que la suppression du budget des cultes. Sur le plan économique, la Commune décida, entre autres, un moratoire sur les loyers impayés et la réquisition des logements et des ateliers abandonnés. De nombreuses commissions réfléchirent à un enseignement nouveau, laïc et gratuit, ouvert à tous et notamment, ce qui était nouveau, aux filles, et à la création d'écoles professionnelles. 

Malheureusement, entièrement absorbés par l'élaboration de cette vie nouvelle, les Communards négligèrent des moyens de défense importants. Ils se refusèrent par exemple à prendre en otage l'or déposé à la Banque de France au nom d'un légalisme formel, hors de propos, alors qu'en face, Thiers et ses mercenaires ne s'embarrassaient guère du respect des règles" (LO n°1710). 

Fin mai, soit deux mois après la prise de pouvoir, la Commune sera écrasée par la démocratie bourgeoise. Les troupes gouvernementales ne feront pas dans le détail : les insurgés seront massacrés en masse (plus de 20 000 morts).

Pour se documenter sur cette insurrection, voici quelques liens :

dimanche 15 mars 2009

:: Travailleurs de La Réunion et de Martinique en grève générale + Guadeloupe [ana/twitter #12]

[Les derniers tweets -- en ordre décroissant -- sur la mobilisation des travailleurs aux Antilles et à La Réunion]

#Martinique Monrose (#c5f) : “Ils se sont dits : “on n’est pas seuls, on représente les forces vives de ce pays et on doit compter avec ns”“
#Martinique Michel Monrose (#c5f) : “Ils ont eu l’espoir qu’on a la force de changer les choses”
#Martinique Michel Monrose (#c5f) : ” Le fait qu’ils aient été des milliers à le dire pendant plusieurs jours les a mis en confiance”
#Martinique Ghislaine Joachim Arnaud (#c5f) : “Ce n’était pas une grève habituelle mais un mouvement populaire”
#c5f #Martinique “La grève est levée mais le conflit n’est pas terminé” http://hellotxt.com/l/LFP5
“La #Martinique en liesse après la signature de l’accord” http://hellotxt.com/l/BA8o
Pourquoi la mobilisation n’a pas (encore) gagné la #Guyane ? http://hellotxt.com/l/V0Mf
#Martinique Victoire ! Augmentation de 200 € nets mensuels pour les agents territoriaux + salariés du privé (pour ts les salariés
#Martinique : Le collectif du 5 février a annoncé la suspension officielle du mouvement pour demain http://hellotxt.com/l/fKlv
#Guadeloupe accord Bino: Pourquoi ne pas attendre l’extension qui, d’après Hortefeux, se fera fin mars? La réponse est dans la question ;-)
Canne à sucre : l’Assocan, le Coderum et le SRIG ont signé l’accord Bino, mais pas payé les jours de grève : la grève continue ! #Guadeloupe
Alex Lollia (LKP) : ” la grève se poursuivra dans les entreprises où un accord n’a pas été signé” #Guadeloupe
Séverine Noyer (enseignement privé) : “Quand l’Etat français a constaté que le peuple guadeloupéen était debout, il a eu peur” #Guadeloupe
Evariste, FO, sur les mots de Domota : ils “traduisent la réalité du pays. Une société de classes basée sur un système de races” #Guadeloupe 
#Guadeloupe : Interview d’Elie Domota (#lkp) par Chien créole : ” Il faut faire preuve d’audace” http://hellotxt.com/l/xvDI
Thibault (CGT) qui prend ses désirs pour… : “Les conflits sociaux qui touchent l’outremer ne sont pas transposables en métropole”
#Guadeloupe : “LKP - Accord Bino : Cachez ce préambule que je ne saurais voir…” Analyse de T. Grumbach http://hellotxt.com/l/2YfY
Retour aux fondamentaux | Via HelloTxt
#Martinique : Le point des négociations par Louis Maugée (CGTM) : http://hellotxt.com/l/HMOD
Elie Domota (LKP, UGTG) : “une grève générale d’une journée ne mène à rien” #19mars #Guadeloupe
Domota (LKP) y dénonce “l’alliance Etat, justice et profiteurs” et revient sur les propos de Lefebvre (UMP) http://hellotxt.com/l/GIHP
Domota (LKP) [vidéo] : bilan, perspective et conseils aux travailleurs métropolitains #Guadeloupe http://hellotxt.com/l/GIHP
#Martinique : bilan de LO : “Premières victoires de la mobilisation” http://hellotxt.com/l/PK5R
G. Joachim-Arnaud (CGTM) : “l’État n’est pas neutre. Il est contre les travailleurs, les chômeurs, les jeunes, les retraités” #Martinique
#Martinique : quand “les gros patrons békés sont paniqués face à la foule” http://hellotxt.com/l/lOLk
#Guadeloupe : “Quand le lobby colonial crie au racisme !” http://hellotxt.com/l/GyIo
90% des réunionnais sont favorables à la grève, mais le maire de St-Denis G. Annette (PS), lui, pense que “#LaRéunion ne veut pas du chaos”. Oui, car, qu’on se le dise tout de même, pour la social-démocratie, dans le fond : mouvement social, ouvrier qui plus est = “chaos” #cuistre
#Guadeloupe : Lettre au Procureur de la République à Pointe à Pitre / “Le refus des békés relève du racisme et du mépris” http://hellotxt.com/l/sKsb
#Martinique : accord sur les bas salaires. 200 euros ?                         
#Guadeloupe : Entretien avec Elie Domota (LKP, UGTG) : “Nous ne voulons plus être traités en serviteurs” http://hellotxt.com/l/tgIh
#Guadeloupe : Le Medef n’avait pas le droit de négocier ; le LKP attaque le Medef en justice. http://hellotxt.com/l/pdTN
#Guadeloupe “N’en jetez plus ! La haine des luttes sociales n’a décidément pas de limites” [l’Huma] http://hellotxt.com/l/lfs8
#Guadeloupe “Quelle « incitation à la haine » ?”, par Jean-Emmanuel Ducoin [l’Huma] http://hellotxt.com/l/lfs8
#Martinique : un représentant du #c5f en quittant la salle des négociations (sur les 200 €) : “on n’est pas sorti de l’auberge”.