jeudi 30 août 2012

:: Socialisme ou barbarie

Y a-t-il des issues à la crise ? Il y en a bien sûr. Celle-ci n’est pas une fatalité tombée du ciel. La société dispose de toutes les ressources, de tous les moyens techniques, de toutes les connaissances scientifiques, de toutes les ressources naturelles et de tous les moyens humains nécessaires pour répondre à ses besoins. Dans toute l’histoire de l’humanité, celle-ci n’a jamais été aussi riche de connaissances, de possibilités, de moyens. Si crise il y a, c’est une crise de l’organisation sociale, qui s’oppose à l’utilisation rationnelle, à la mise en oeuvre cohérente de tous ces moyens.
C’est la bourgeoisie mondiale, cette classe internationale de collectionneurs de bouts de papier qui, à travers le système financier le contrôle de l’économie, le contrôle de la façon dont est utilisé l’ensemble des moyens, des connaissances, de la force productive et des ressources humaines de la planète. C’est elle qui décide. Mais elle le fait en fonction d’un critère et d’un seul qui est celui de la rentabilité des capitaux individuels, le critère du profit. Et ce qui est rentable pour le capital est rarement la même chose que ce qui est rentable d’un point de vue social, ce qui est rentable du point de vue des intérêts généraux de la société.
Bien sûr qu’il est possible d’utiliser rationnellement les ressources de l’humanité. La bourgeoisie s’est dotée, avec le système financier mondial, d’un outil qui lui permet de ramasser tous les profits possibles d’un bout à l’autre de la planète, de se jeter sur toutes les possibilités de spéculation pour les additionner sur ses comptes en banque. Alors, bien sûr qu’il est possible de faire les comptes ; pas les comptes de la spéculation sur les monnaies ou sur le blé, pas les comptes des profits d’une classe de parasites, mais les comptes des besoins réels de la société l’inventaire de ses ressources, de ses possibilités, de ses richesses accumulées de son savoir faire, de faire en face l’inventaire de ses besoins et d évaluer comment utiliser au mieux les ressources pour assurer au mieux la vie de l’espèce humaine. Il y a déjà bien longtemps que la société a tous les moyens techniques, toutes les possibilités pour pouvoir le faire à l’échelle d un pays comme à l’échelle mondiale.
Alors, bien sûr, le problème est que la classe au pouvoir, la classe qui a le contrôle des moyens de production et d’échange, ne raisonne pas en fonction des besoins de la société. Elle raisonne en fonction de l’intérêt privé, en fonction des nécessités du profit dans son acception la plus vulgaire, la plus bornée, la plus étroite, la plus stupide qui soit. Elle enfonce le monde avec elle dans l’absurdité et la démence. Elle n’accepte pas, elle ne peut pas accepter de raisonner autrement qu’en fonction de ses profits ; mais elle ne se laisse pas non plus dessaisir du contrôle qu’elle exerce sur les moyens de production, sur les échanges, sur les ressources de la planète. Ce contrôle, il faut le lui arracher.
Mais cela, ce n’est plus un problème économique mais un problème politique. C’est bien pourquoi les économistes bourgeois, malgré toutes leurs études, malgré tous leurs travaux, malgré les connaissances qu’ils ont de tous les rouages de l’économie, sont incapables de proposer la moindre solution réelle à la crise. Toutes leurs recommandations, leurs conseils, toutes leurs polémiques ne sont que du bavardage sans aucun effet sur les mécanismes de la crise.
Car ces mécanismes ne se basent pas sur le raisonnement, mais sur la force. Ce sont les mécanismes engendrés par la contrainte qu’une classe de parasites exerce sur le monde entier ; une contrainte qui a pour but de s’approprier la plus grande part possible des richesses produites sur la planète ; une contrainte qui n’est autre que l’expression de la lutte des classes la plus implacable, celle que mène la bourgeoisie pour exploiter l’ensemble des classes opprimées ; une contrainte dont la société ne peut être débarrassée justement que par la lutte des classes, mais cette fois par la lutte de la classe ouvrière, à la tête de toutes les classes opprimées, pour mettre à bas la classe capitaliste.
Cela, ce n’est plus de l’économie, c’est de la politique, et de la politique révolutionnaire. La seule issue à la crise économique qui ne ramène pas le monde entier des années en arrière dans la barbarie sanglante, c’est la réorganisation de fond en comble de l’économie mondiale en fonction des besoins de l’humanité. Cela porte un nom ; c’est le socialisme. La seule façon d’y parvenir, c’est d’arracher le pouvoir, économique et politique, des mains de la bourgeoisie, à l’échelle mondiale. La seule force en mesure de le faire, c’est la classe ouvrière mondiale, celle qui fabrique et contrôle la masse des richesses produites dans le monde entier, qui est concentrée dans les usines et près des centres du pouvoir politique, et sur le travail de laquelle est construite toute la puissance du capital financier.
Et qu’est-ce, au fond, que cette puissance du capital financier ? Lorsque la classe ouvrière s’emparera du pouvoir, il suffira de souffler dessus pour qu’elle s’écroule. Il suffira de proclamer la nullité de ces montagnes de papier, ou de couper le courant aux mémoires d’ordinateur des banques pour que rien n’en subsiste plus. Il ne restera alors plus rien de la dette, plus rien des emprunts, plus rien de ce pseudo-capital qui n’est que le symbole, transformé en chiffres comptables, de la domination de la classe bourgeoise, et qui disparaîtra avec cette domination.
Il y a un exemple historique. Les prolétaires russes, après avoir pris le pouvoir en octobre 1917, ont annulé les dettes du grand capital international par un simple décret. Il n’est plus rien resté de l’emprunt russe qui enchaînait la Russie arriérée au capital financier français. Et près de quatre-vingts ans après, les rentiers français qui ont encore les titres de cet emprunt ne peuvent toujours rien en faire d’autre que de les encadrer sur les murs.
Voilà quel sera le premier acte de la révolution prolétarienne à l’égard du capital financier, comme ce fut le premier acte des prolétaires russes en octobre 1917. Il devient urgent de l’accomplir. Car bientôt peut-être, toute l’économie mondiale, toute la plus-value extorquée aux prolétaires du monde, tous les États, même le plus puissant d’entre eux, n’arriveront plus à soutenir envers et contre tout, le profit du capital financier. Ce sera alors la faillite, le krach, mais un krach aux conséquences bien plus dévastatrices encore que ne l’ont été celles du krach de 1929. Ce sera une faillite qui ne laissera plus d’autre issue au capitalisme que de jeter le monde dans la troisième guerre mondiale, que de le plonger dans la barbarie. Comme il l’a déjà fait deux fois dans ce siècle.
Socialisme ou barbarie, camarades, ce sont les seules issues que la crise du capitalisme laisse à l’humanité. Alors, à bas le capitalisme, vive la révolution prolétarienne mondiale et le socialisme !