mercredi 24 novembre 2010

:: La seule « régulation » que connaissent les capitalistes et leur personnel politique consiste à pressurer les classes populaires

Alors que chaque jour apporte l'annonce d'une ou plusieurs nouvelles faillites bancaires et que le système financier mondial risque l'effondrement général, dirigeants politiques et spécialistes auto-proclamés nous disent désormais que tout peut revenir comme avant, à condition de mettre en place des régulations appropriées. C'est bien la dernière duperie en vogue, qui tente de faire croire qu'on pourrait soigner une maladie mortelle avec ce remède miracle.

Mais il n'y a pas d'un côté de méchants capitalistes financiers et de l'autre de bons capitalistes industriels, comme le disent à l'unisson Sarkozy et les dirigeants socialistes. Ce sont les mêmes. Tout d'abord c'est l'argent des industriels qui alimente les banques et parfois c'est une seule et même famille qui cumule tous les rôles. Ainsi la famille de Wendel, dont le fleuron est aujourd'hui le baron Seillière, président du patronat européen. Ces anciens barons de l'acier ont reconverti tous leurs capitaux dans un fonds de pension spéculatif, le groupe Marine-Wendel, qui achète et revend des actifs industriels ou des produits financiers au gré de la spéculation.

En réalité, il n' y a qu'un système économique capitaliste, miné par des contradictions qu'il est bien incapable de surmonter. Les capitalistes ne produisent pas pour satisfaire les besoins des populations, ils produisent pour vendre à un prix qui leur permet de réaliser le profit. C'est ce qu'ils appellent le marché solvable. Seulement, ils ignorent l'étendue ou les limites de ce marché où tous s'affrontent. Et la seule régulation qu'ait jamais connue le capitalisme, c'est la crise, où faute d'acheteurs à bon prix, on ferme les usines et on jette à la rue les ouvriers par dizaines ou centaines de milliers.

Depuis des dizaines d'années, au moins depuis la fin des années 1960, préoccupés de maintenir le taux de leurs profits, les capitalistes se sont de plus en plus tournés vers des opérations purement financières. Ils ont pu croire que leur jeu pouvait durer un temps illimité. Mais ils n'ont fait ainsi que retarder les échéances. Les crises se sont succédé, en particulier les crises financières avec des conséquences plus ou moins importantes sur la production. Aujourd'hui, les capitalistes sont face à une crise financière générale, à un niveau jamais vu, dont les conséquences ne font que s'approfondir au fil des semaines dans l'ensemble des secteurs de l'économie.

Cette impossibilité de surmonter les contradictions propres au système capitaliste a à plusieurs reprises entraîné le monde à la catastrophe. Les conflits mondiaux qui ont ensanglanté le vingtième siècle avaient pour raison fondamentale ce fonctionnement irresponsable, impossible à réguler.

Depuis qu'il existe, le véritable mouvement ouvrier, celui qui a lutté pour l'émancipation des travailleurs, a combattu les illusions réformistes en tout genre, toujours remises au goût du jour. L'affirmation de Marx a été sa devise, « socialisme ou barbarie », et sa seule perspective a été l'expropriation de la classe capitaliste pour instaurer sur les ruines de ce système failli le socialisme et le communisme.

La seule « régulation » que connaissent les capitalistes et leur personnel politique consiste à pressurer toute la population pour lui extorquer les milliards qu'ils ont perdu au casino de la spéculation. Car, appeler « régulation » le fait de ponctionner 700 milliards de dollars aux États-Unis, des centaines de milliards en Europe, sur le dos de tous avec l'aide des États, pour renflouer les caisses des capitalistes, est un mensonge dans les termes ; c'est tout simplement de l'extorsion de fonds, voire du vol en bande organisée, à la mode des mafias. Mettre en avant cette prétendue régulation miracle ne sert qu'à détourner les travailleurs de leurs vrais ennemis et des vraies solutions. La seule issue est bien de reconstruire une société où l'on produise pour satisfaire les besoins de toutes les populations, en permettant à chacun de produire selon ses moyens et de consommer selon ses besoins. Cette société-là, ce sera la société communiste, qui se construira sur les ruines de cette société capitaliste qui n'a vraiment que trop duré.

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