C’est en prévision de telles crises qu’il est vital que se
maintienne un courant communiste.
C’est en prévision de ces périodes qu’il est important que
ces courants ne se dissolvent pas dans l’atmosphère délétère de la réaction, de
l’individualisme triomphant.
Et, c’est peut-être là, dans les pays riches comme le nôtre,
où se pose véritablement le problème. Car le capitalisme, ce n’est pas
seulement l’exploitation et la misère matérielle. C’est aussi la pourriture
sociale. Cette société ne diffuse pas le sens de l’intérêt collectif en son
sein, elle le démolit. Elle ne propose comme seule valeur à tout un chacun, en
guise de morale universelle, que la morale de l’argent à se faire. C’est une
société à irresponsabilité illimitée. Et, même parmi ceux qui n’ont aucune,
mais vraiment aucune chance de s’en sortir individuellement, c'est-à-dire l’écrasante
majorité des ouvriers et des employés, on veut diffuser l’idée que l’ascension
individuelle est la seule ascension possible et que, hors de là, point de
salut.
Jamais dans l’histoire sociale, les hommes n’ont été plus
dépendants les uns des autres qu’aujourd’hui, à une époque où, dans les pays
développés, plus personne n’est capable de produire pour son seul usage
personnel, et où chacun est dépendant des autres.
Mais jamais la société n’a autant nié cette dépendance. Jamais
société n’a autant isolé les gens les uns des autres, entassés qu’ils sont
pourtant dans les mêmes cages d’escalier, dans les mêmes transports.
Toute la formidable machine
de décervelage de la bourgeoisie, des médias aux politiciens, en passant par de
prétendus intellectuels, vise à convaincre les travailleurs, privés en réalité par
le système capitaliste de propriété et de droits, qu’ils ont la propriété, qu’ils
ont des droits à défendre, et non pas contre les bourgeois mais contre d’autres
travailleurs, d’autres corporations, d’autres nationalités.
C’est en insufflant l’idée qu’ils ont des intérêts privés ou
catégoriels à défendre qu’on cherche à faire oublier aux travailleurs que leurs
intérêts collectifs ont une tout autre importance.
La bourgeoisie, et ses idéologues, et ses médias,
parviennent d’autant plus facilement à diffuser ces idées que les grandes
organisations réformistes de la classe ouvrière, syndicales et politiques, ne
véhiculent plus ces valeurs propres au mouvement ouvrier, quand elles ne
véhiculent pas ouvertement l’idéologie de la bourgeoisie, l’attachement à « notre »
entreprise, à « notre » économie, à « notre » patrie par
exemple.
Mais il y a toujours eu, dans la classe ouvrière, des
militants pour défendre les idées du mouvement ouvrier, celle de l’identité des
intérêts fondamentaux des travailleurs, quelles que soient leur race, leur
nationalité ; celle de leur solidarité de classe face à leurs exploiteurs ;
celle de la nécessité de libérer la classe ouvrière des chaines de l’exploitation
capitaliste ; celle du collectivisme.
Voilà pourquoi des communistes se sont battus, ont milité dans
les pays du monde depuis 70 ans, en prenant la succession des militants
communistes qui ont, parmi les premiers, denoncé le stalinisme, c'est-à-dire les
militants trotskistes, je suis fière aussi d’appartenir à l’ensemble du
mouvement communiste.
Tant qu’il y aura un seul militant pour relever ce drapeau
où que ce soit dans le monde, nous pouvons être certains que le communisme
restera l’avenir.
Le communisme est la seule idée progressiste de notre temps.
Voilà pourquoi l’avenir lui appartient,
car c’est le seul avenir possible pour notre planète.
Extrait de l'intervention d'Arlette Laguiller du vendredi 14 février 1992 à la Mutualité : "Le communisme est toujours l'avenir du monde !"
Lire les autres extraits de l'intervention :
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