lundi 19 décembre 2011

:: Quelles sont les perspectives communistes ? Que fera le prolétariat au pouvoir ?

Quelle perspective ? Qu'est-ce donc, aujourd'hui, l'idéal communiste ? Que fera le prolétariat au pouvoir ?
Le prolétariat victorieux dissoudra l'appareil d'Etat de la bourgeoisie, en congédiant la hiérarchie de l'armée, de la police, de la haute administration, pour fonder un régime de démocratie directe. Il reprendra la pratique de la Commune de Paris : tous ceux qui exerceront des responsabilités dans l'Etat seront élus et révocables à chaque instant et payés au même salaire que les ouvriers.
Le prolétariat expropriera la grande bourgeoisie, les Peugeot, les Miche­lin, les de Wendel, les Bettencourt, les gros actionnaires des groupes finan­ciers et industriels. Il regroupera toutes les banques dans un organisme unique, soumis au contrôle et aux décisions du pouvoir des travailleurs. Il mettra fin à la concurrence entre grands groupes industriels et réorganisera la production suivant un plan.
Ce plan, établi par le pouvoir mis en place par les travailleurs et sous le contrôle permanent et démocratique de tous, devra viser avant tout la satisfac­tion des besoins, sans s'occuper de savoir si ceux qui ont ces besoins ont de l'argent ou pas. Il donnera la priorité aux produits nécessaires pour tous et non aux produits de luxe pour quelques-uns. Il supprimera les productions inutiles et à plus forte raison, nuisibles, comme la production d'armements s'il est victorieux à l'échelle mondiale.
Le plan aura pour objectif prioritaire d'amener rapidement la production à un niveau où chaque individu, du simple fait d'appartenir au genre humain, aura droit à la satisfaction de ses besoins élémentaires : se nourrir, se vêtir, se loger convenablement, avoir accès à des soins corrects et à une éducation digne du XXIe siècle qui commence. En contrepartie, chacun apportera sa contribution à la collectivité en travaillant. Les parasites que la société entre­tient aujourd'hui devront travailler comme tout le monde. Ils seront enfin utiles à quelque chose !
Utilisant à plein les gains de productivité obtenus par le simple fait de supprimer le parasitisme du grand capital et les formidables gaspillages de l'économie de concurrence, le plan visera également à résorber les différen­ces entre les pays riches et les pays pauvres.
Pour gérer rationnellement l'économie et les ressources naturelles de la planète, bien commun de toute l'humanité, le prolétariat victorieux à l'échelle internationale supprimera toutes les frontières, toutes les barrières douanières qui sont l'héritage anachronique, stupide, inhumain d'un passé barbare. Cela n'empêchera nullement les différentes communautés nationales ou ethniques de gérer en commun leurs affaires propres tant qu'elles jugeront cela utile, afin que disparaisse tout soupçon d'oppression nationale.
La planification permettra la standardisation des productions et des pro­duits, gage d'efficacité. Et la standardisation ne signifie nullement l'unifor­misation de tout. Au contraire ! C'est l'efficacité productive qui permettra de fabriquer en grandes quantités de nombreux produits variés.
C'est la rentabilité capitaliste qui impose aujourd'hui à la société entière des produits uniformes qui vont des jeans et des Mac Donald aux séries B américaines ou au Top 50, en passant par les pommes, les tomates ou les poulets qui ont le même goût d'un bout à l'autre du monde impérialiste.
Eh bien, le communisme pourra certainement laisser une place infiniment plus grande à des productions locales ou régionales. Car planification ne signifie pas centralisation excessive, du moment que les productions qui né­cessitent la plus grande concentration seront, elles, réellement concentrées et non pas soumises à la concurrence.
Débarrassés des grands groupes financiers et du pouvoir extraordinaire que l'argent donne dans la société actuelle, les hommes pourront enfin maî­triser l'évolution de leur économie et de leur société. La population tra­vailleuse déterminera démocratiquement, et à chaque étape, quelle part de l'accroissement de la productivité ira à l'amélioration des conditions maté­rielles d'existence et quelle part sera consacrée à la réduction du temps de travail. Tout cela donnera lieu à de véritables débats, autrement plus démo­cratiques que ce débat bidon à l'Assemblée ou au Sénat à propos des 32 heures, où quelques centaines de politiciens bien payés pour un travail pas trop fatigant prétendent régler l'horaire de travail pour des millions d'ou­vriers, sans leur demander leur avis et alors que de toute façon, ce sont les patrons qui décident.
La société pourra évoluer alors, au rythme où la population travailleuse le décidera en toute conscience, vers la suppression progressive de la propriété privée, de l'argent et de toutes les formes de l'exploitation de l'homme par l'homme.
Voilà en quelques mots les perspectives communistes.


[extrait de : "L'avenir de l'humanité, c'est le communisme". Meeting d'Arlette Laguiller novembre-décembre 1993]


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2 commentaires:

Anonyme a dit…

Le prolétariat n'a jamais eu le moindre pouvoir, que ce soit dans le passé ou de nos jours. Il n'a jamais été au pouvoir non plus. Et il n'y sera jamais.

Anonyme a dit…

C'est vrai qu'il faut de la discipline pour diriger,sinon le principe de vie me semble tout à fait concevable.Enfin un vrai changement qui évidement ne conviens pas à tous.:-)